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Porc Le fonds de crise au milieu du gué

Culture Viande s’oppose toujours à ce que les abattoirs recueillent l’argent auprès des distributeurs, pour abonder le dispositif. Ce dernier a pour objectif de verser aux éleveurs 10 centimes supplémentaires par kilo, pendant 6 mois.

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Trois. C’est le nombre d’arguments avancés par Culture Viande pour ne pas être une des chevilles ouvrières qui collecte les sommes destinées à alimenter le fonds de crise pour les producteurs de porcs. Quels sont ces arguments ? L’absence du feu vert de l’Autorité européenne de la concurrence, le risque de plomber la compétitivité de la viande porcine française par rapport à celle importée des pays voisins, et enfin, la réalité des négociations commerciales sur le terrain.

« Nous sommes favorables à la mise en place d’un tel fonds, assure Paul Rouche, le directeur délégué de Culture Viande. Même si nous aurions préféré un fonds de restructuration qui aide ceux qui veulent conforter leur exploitation et ceux qui le souhaitent à quitter la production, plutôt que de donner 10 centimes par kilo à tout le monde. »

Déjà une enquête sur le dos

Le premier argument invoqué est l’absence de validation du dispositif français par l’Autorité européenne de la concurrence. « Nous avons l’accord de la haute autorité française, reconnaît Paul Rouche. Mais nous sommes déjà sous le coup d’une enquête pour entente. » Il s’agit des investigations lancées par Bruxelles faisant suite aux différentes tables-rondes organisée par le ministère en 2015, et à la volonté affichée d’avoir un prix à la production de 1,40 €/kg.

Deuxième argument : le montant du pied de facture à répercuter aux distributeurs. « Il est de 22 centimes par kilo, prévient Paul Rouche. Un opérateur qui fabrique ses jambons avec de la viande française devra mentionner un pied de facture de 22 centimes par kilo. Celui qui transforme des jambons à partir de viande espagnole n’ajoutera rien. C’est donner une prime à celui qui importe. C’est la même chose avec la viande fraîche, et je ne parle pas de la restauration hors foyer. »

Le dernier argument de Culture Viande est la réalité du terrain. Si les grands patrons du syndicalisme majoritaire agricole et de la distribution se sont mis d’accord sur le dispositif, les abatteurs doutent qu’il soit appliqué à la lettre. « Quand nos entreprises appellent les responsables de magasin ou de rayon, il y a un monde entre leurs discours et celui des grands patrons », insiste Paul Rouche.

E.R.

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